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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 10:00

"Il a le cœur pur, il est toute innocence...". Enrico Maccias - Malheur à celui qui blesse un enfant.

 

 

Sophie Mercier n'aurait jamais dû écouter ce faux jeton de Patrick. Son imper n'a pas été jeté de l'autre côté du préau. Il n'y a rien ici... Si ce n'est la certitude d'être tombée dans un piège. Elle se retourne mais il est trop tard. Le rire complètement idiot de Patrick retentit. Elle s'apprête à s'échapper en bousculant ce minable... L'instant idéal pour surgir. Sophie se fige et devient pâle comme un linge.
- Pitié...
Bien sûr, je ne réponds pas... Je me contente d'un regard. Impassible, inexpressif, indifférent. Elle a compris... Bon, le rire de Patrick m'insupporte au plus haut point là !... Mais c'est le prix à payer... Pour avoir des larbins, il faut miser sur les crétins. Et puis c'est le second couteau idéal. Sa faiblesse, sa bêtise et sa laideur me mettent en valeur. Il est Mouche, je suis Crochet !
- Je te préviens : si jamais tu crie, tu le paiera très cher... Pour ton propre bien, je vais demander à Patrick de te maintenir et de te clouer le bec.
S'en suit alors une lutte très amusante où Patrick à tout le mal du monde à maîtriser cette frêle gamine. Quand enfin la binoclarde est correctement immobilisée, le jeu peut enfin commencer.
- Ma pauvre Sophie... Tu es laide, tu dégages toujours une forte odeur de pisse et...

- Sophie pue l'pipi ! Sophie p...

- Ta gueule Patrick !... J'ai horreur quand tu m'interromps comme ça !... Sophie, Sophie, Sophie... Tu es la plus conne des filles de la classe. Je voulais te dire que je n'ai pas du tout apprécié que tu sourie en coin lorsque madame Dominique m'a puni. Alors maintenant, tu va souffrir...
Là, elle se débat comme une furie ! Je m'écarte un peu, au cas où... Mais Patrick réussit à ne pas lâcher le morceau... J'ai une sensation bizarre dans le ventre. Une goutte de peur, mêlée d'une vague d'excitation fantastique ! C'est tellement cool de dominer les autres, d'avoir le pouvoir !... Je savoure un instant et je reprends :
- Saches que tu va avoir mal. Tu peux même pas imaginer à quel point tu vas avoir mal...
- Michel ! Qu'est-ce que tu fais encore ?!?
Mon cœur fait un bon immense dans ma poitrine ! J'y crois pas ! Madame Dominique m'a encore gaulé  ! Le sentiment de pouvoir se change en peur sans nom... Et je me réveille.

Putain. Plus de 30 ans après, cette vielle peau de Madame Dominique me file encore des cauchemards... Les adultes ne se rendent pas compte à quel point ils peuvent traumatiser les mômes. Pour quelques jeux d'enfants bien innocents, j'en ai pris des baffes et des punitions... Mais aujourd'hui je suis grand et plus personne me fais chier. À commencer par la Dominique qui est morte il y a 15 ans. Une nouvelle qui m'avait fait bien plaisir à l'époque...

C'est le moment que choisit mon réveil pour sonner.

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 10:00

"Ils s'appelaient presque tous Michel, Polnareff, Jonasz, Delpech, Michel Fugain, Michel Berger, et Michel le Forestier..." (Bénabar).

 

 

Un peu comme dans la chanson, mes collègues s'appelaient presque tous Michel, Iratçabal, Harritchelar, Michel Pratt et Michel Capot. J'ai alors définitivement compris que la Soule était sorti de l'âge de Pierre pour entrer dans l'âge de Michel. C'est donc le prénom que j'ai choisi pour mon héros. Enfin... Héros, façon de parler.

 

Non pas que j'ai envie d'écrire un livre, c'est juste pour le jeu de mot que je parle de roman dans le titre... Mais j'ai fini de bosser, je vais avoir du temps pour les conneries. Ce qui est toujours plus intéressant que de se rendre utile à son prochain. Michel, c'est juste une petite histoire sans prétention, une farce, une fable... Sur les petits drames du quotidien. Sur le mal que l'on fait et celui qui nous hante... Sur notre incroyable capacité à ne voir que ce qui nous arrange. Sur notre inaptitude à percevoir les vérités alternatives, celles qui se cachent dans la tête des autres...

 

Doté d'un physique tout à fait commun et persuadé d'être irrésistible... Il est égocentrique, nombriliste, fier, égoïste, profiteur, médisant, jaloux, feignant. Pour lui, les autres ne sont que les figurants d'un film dont il est le seul et l'unique héros. Ses aventures n'en sont pas, ses amours n'en sont pas, son travail n'en est pas un. Michel Perez, 38 ans, fléau du quotidien, est donc un homme comme les autres... Il n'y a vraiment pas de quoi en faire un plat et ça tombe bien : je suis au régime...

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