Une noyade à Alos nous rappelle les dangers de la baignade

Le Week-End dernier, mon village a été le lieu d'un terrible accident. Un jeune homme de 20 ans, ne sachant pas nager, a trouvé la mort alors qu'il piquait une tête dans le gave avec son frère. Emporté par le courrant, il a fini dans un trou d'eau duquel il n'aura pu sortir. Une noyade fatale, qui nous rappelle une fois de plus à quel point la baignade ne peut jamais être considérée comme une activité dénuée de risque.

Ne pas savoir nager, de nos jours, ça devient de plus en plus rare mais hélas, ça arrive encore. Et quand bien même, savoir nager n'empêche pas toujours de se noyer ! Lorsqu'on se retrouve emporté par le courrant, il ne faut pas lutter contre mais aller dans le sens des flots et chercher à se rapprocher de la berge. On a souvent tendance à sous-estimer la puissance d'un cours d'eau et à sur-estimer ses propres capacités, ce qui fait qu'un nageur a parfois plus de chances de se noyer qu'un non-nageur conscient de ses limites...

Et puis savoir nager, ce n'est pas avoir pris 10 séances d'apprentissage, ni avoir eu son diplôme d'initiation. D'ailleurs il arrive que des enfants en perfectionnement paniquent encore au grand bain en certaines occasions ! On peut considérer qu'un enfant sait nager lorsqu'il obtient le test du Sauv'Nage, voir celui qu'on fait passer pour entrer à l'école de 4 nages, qui lui est légèrement inférieur. Pour rappel : plonger, faire 25 crawl ou 25 brasse dans les règles de l'art, aller chercher un objet immergé à 1 m 50 et revenir en dos crawlé, le tout sans reprise d'appuis. Chaque détail est important : avoir une bonne technique pour tenir une distance représentative, être capable de s'orienter sous l'eau... 

En ce début de saison, nous avons repêchés une petite dizaine d'enfants qui buvaient la tasse, le dernier pas plus tard que ce samedi. Je ne suis pas ici en train de vous dire, venez à la piscine, c'est surveillé et pas le gave ! Au contraire, je vous demande de ne pas nous faire confiance. Dites vous que nous ne sommes que des hommes, même si nous sommes des professionnels. Ce n'est pas pour rien que notre règlement interdit l'accès à la piscine aux enfants non-nageurs ou de moins de 8 ans s'ils ne sont pas accompagnés d'un adulte en maillot de bain. Il ne faut pas jouer avec ça et j'ai déjà recadré quelques personnes sur le sujet...

Même si la piscine est un lieu surveillé, forcément plus sécurisé qu'un cours d'eau, les dangers sont réels. Le moindre petit malaise vagual, sans conséquence dans un gymnase, peut poser de sérieux problèmes dès lors qu'il se situe dans la flotte... Raison pour laquelle on râle après ceux qui s'amusent à rester sans bouger dans l'eau quelques secondes. Ils n'ont pas l'impression de faire quoi que ce soit de mal mais ils nous font parfois bien flipper !

Dernier point à aborder, l'hydrocution. Elle est généralement dûe au choc thermique qui résulte de la différence de température entre l'air et l'eau. Là encore les risques sont donc plus grands en eau vive, où l'eau n'est pas chauffée, mais il convient de rentrer progressivement dans l'eau après un bain de soleil même en piscine.

Il y a tant de choses qu'on est cencés savoir mais qu'on ne répète jamais assez.... Qui se rappellent à nos mémoires après chaque accident...