Il y a ceux qui ne travaillent pas. Ils ont des soucis avec leurs problèmes, vous comprenez.... Parmi-eux il y a aussi ceux qui n'ont rien trouvés... Enfin rien qui ne leur convienne. Il y a ceux qui bossent en cherchant comment ils pourraient bien s'arrêter de bosser... Il y a ceux qui bossent de manière à éviter le plus de travail possible... Nous trouvons là une grande majorité des français. Il y a ceux qui font leur boulot, ni plus, ni moins. Ceux-là ils attendent le week-end avachis sur leurs tâches en s'ennuyant à mourir. Il y a ceux qui font bien leur boulot. Ceux-là, tout le monde les aime bien : Le patron, qui n'a pas sans arrêt à les fliquer, les feignants, qui peuvent de temps en temps leur faire faire une partie de leur job... Et puis il y a ceux qui font leur boulot de manière à toujours mieux le faire. Ceux-là, c'est les plus chiants. Avec eux, les choses risquent de bouger, on peut pas s'endormir paisiblement dans la routine, on vit toujours dans la peur qu'ils caftent nos fainéantises ou nous obligent à en faire au moins autant qu'on est censés en faire... Les évolutionnaires du boulot sont les pires des enmerdeurs...

Quand je fais ce genre d'article, je sais qu'une bonne moitié de mes lecteurs vont se sentir visés alors autant le dire tout de suite, je ne cherche à plomber personne ici... Mais on doit pouvoir tous se placer quelque part sur cette échelle du goût du travail. Perso, je pense être passé à peu près par toutes ces étapes, durant ma vie... Et toujours en m'analysant, je dirais que deux raisons ont fait que j'ai varié du point zéro au sommet de la bonne volonté. Un, la nature du boulot, deux la nature des collègues. Aimer son job le rend agréable, mais si en plus on aime ses collègues, alors le travail n'est vraiment plus une alliénation.

Quand j'avais 5 ans je disais que "quand j'serai grand, je serai Maître-Nageur-comme-Bernard"... Quand j'en avais 15 je disais que "j'serai prof de Karaté comme Alain et Pierre"... Je n'ai jamais douté de ma vocation, une chance que beaucoup n'ont pas eu... En France, la relation au travail évolue mal dans le temps : Aux enfants on demande toujours "qu'est-ce que tu aimerais faire quand tu sera grand ?". Aux adultes on demande "qu'est-ce que tu cherches comme gagne-paim ?". On passe du rêve à la nécessité. On passe du plaisir d'apporter ses qualités aux autres à l'obligation de gagner des thunes. D'un point de vue social, travailler c'est servir. Apporter sa contribution au mieux vivre de la société. Alors bien sûr il arrive que nos parcours persos fassent qu'on ne peut pas toujours faire ce qu'on avait rêvé... Et que nos collègues ne soient pas toujours aussi funs que prévu... Mais il ne tiens qu'à nous d'essayer de remonter l'échelle pour être plus agréable et plus utile aux autres... Je connais un gars qui a dégagé de l'usine, puis dégagé du Leclerc pour se retrouver numéro 2 d'une boite d'informatique, sa passion... Sans aucune autre qualification de départ que sa bonne volonté... J'en connais bien plus qui glandent... ou qui font mal leur job parce qu'ils n'en ont rien à branler. Et c'est toujours ceux-là qui critiquent votre travail à vous. 

Eloge du travail donc.... Mais de là à généraliser le taf le dimanche et à passer sa vie à devoir la gagner, il y a un pas que je ne franchirais pas... Je suis pour la semaine des 24 heures, le partage du travail, une plus grande égalité des salaires et quelques autres utopies...Travailler moins pour travailler tous, gagner moins mais partager plus, des trucs de bisounours quoi...